SOKHNA AÏSSATOU KANE

Son nom et son origine :
Elle se nomme Astou Kane, fille de Hadji Abdoul Hamid, fils de samba Abdoullah et de Mariéme Ba, fille de Selbé , fille de Ndoféne Diouf. Elle est née à Kaolack en 1900.Elle est la sœur de Sokhna Amineta Kane mère de Safiétou Déme la mère de Serigne Moustapha Sy RM que Dieu le garde et l’assiste.Son enfance :Sokhna Astou Kane naquit d’une célèbre famille religieuse, intellectuelle et sociale .Elle apprit le Coran auprès de son père, de la même manière elle apprit le droit musulman (fiqh).Elle a une bonne connaissance des travaux ménagers, son comportement est exemplaire.Sa personnalité :Elle est connue pour son hospitalité, sa justice et son ingéniosité. Elle symbolisait l’abstinence et était brave dans l’accomplissement des pratiques cultuelles.C’est dans ce sens que Serigne Cheikh Ahmed Tidjane Sy disait à son sujet qu’elle se levait au milieu de la nuit pour adorer son Seigneur jusqu’au lever du soleil.Serigne Cheikh dit ainsi :• Je l’ai vu, et il y avait en elle la preuve de la croyance grâce à sa personnalité.• On connaissait l’heure des prières quand on la voyait les accomplir.• Elle multipliait les invocations de Dieu (dhikr) puisque très dévouée aux prières et aux invocations.Son activité économique :Elle exerçait diverses activités économiques

1) Le tissage :Elle employait des tisserands d’ethnie toucouleur pour leur habilité dans ce métier. Ainsi, elle nommait Ibrahima Sall en tant que chef qui pilotait le travail en partenariat avec les ouvriers et secondé par Astou wane, son assistante.Parmi les tisserands, il y avait des femmes, notamment Sokhna Amina Fall, Bineta Kane. Chacune d’elles avait un rôle bien défini.Les grandes dames se préoccupaient des finitions des pagnes tissés (raw) certaines étaient avec elle et d’autres venaient le matin pour ne rentrer que le soir après le travail.Quant aux filles, elles s’occupaient de repasser les étoffes et les pagnes tissées.Un autre groupe œuvrait pour la vente.

2) La teinture :Sokhna Astou Kane employait des hommes et des femmes qui s’entraidaient dans la teinture des boubous selon le choix des clients, puis d’autres personnes s’activaient pour l’écoulement des produits sur le marché.

3) L’élevage : (commerce des animaux et bœufs)Elle investissait un capital dans l’élevage pour le rentabiliser lors des cérémonies et grands événements.Ainsi, elle employait dans cette activité des experts très expérimentés.

4) Elle s’activait aussi dans la vente de céréales selon les saisonsElle entretenait de très bonnes relations avec les ouvriers et assurait leur rémunération. En plus, elle dépensait en leur faveur pour les gratifier, particulièrement les femmes âgées.Du coup, elle pensait toujours à une acquisition licite, sincère et juste, que ce soit avec les employés, les ouvriers ou les consommateurs.Dépense, modération entre activité économique et rôle familiale :Comme nous l’avons dit au sujet de seydatouna Khadija, qu’Allah l’agrée, Sokhna Astou Kane dépensait son argent au service de Cheikh al Khalifa si nécessaire et satisfaisait les besoins de ses voisins.Quant à son rôle familial, elle était :• Une mère, pleine de clémence à l’égard des apprenants (Ndeyou Daara)• Elle faisait des consultations juridiques (fatawas) sur diverses questions intellectuelles• Elle accueillait les hôtes à bras ouvert et les honorer.• Elle avait l’habitude de préparer des mets et de les distribuer jusqu’ à ce que la cuisine se transforme à un legs que les vertueuses femmes héritaient.Sa cuisson (Dakharji) était plus qu’une activité alimentaire, elle avait une touche de spiritualité que musulmans et musulmanes de tout horizon voulaient goûter pour bénéficier de la bénédiction divine.• Elle œuvrait pour consolider les relations : et ce, en proliférant des conseils particulièrement aux mariées et en les exhortant à la patience et à l’obéissance. Elle les épaulait matériellement à faire face à la dureté de la vie jusqu’à ce qu’on raconte qu’une femme ne quittait point la demeure conjugale parce qu’étant mécontente (fay) à moins qu’elle ne se refugie à côté d’elle.Remarque :Elle comprenait la situation du pays, connaissait la réalité du marché et les habitudes liées à la consommation des personnes.• Elle ne sous estimait aucun métier et n’attendait point impatiemment le bénéfice.• Elle produisait, vendait et achetait.• Elle exportait des produits vers des localités d’où elle en importait d’autres.• Elle utilisait l’argent à bon escient au point qu’il soit au profit de la communauté.Elle a réussi à jumeler son activité économique comme rôle secondaire et sa responsabilité familiale en tant que rôle fondamental.Sa mort :Sokhna Astou Kane s’est éteinte le 5 Mai 1965, elle a été enterrée en face de mausolée du Khalife Serigne Babacar Sy que Dieu l’agrée.Serigne Cheikh dit à cet effet :• Nous avons perdu une moitié à savoir le khalife de El Hadj Malick, comme nous avons perdu (son épouse) par la suite, deux dignes figures qui se rencontrent ainsi.• Quel agrément pour le défunt et la défunte, c’est dans la majesté et la noblesse qu’ils se sont investis.• Ils m’ont demandé : qui étaient-ils ? je leur ai répondu qu’ils symbolisaient la voie, voire même la terre source.Que Dieu ait pitié d’eux et les agrée.Puisse Dieu nous faire profiter de leur bénédiction. AmineCommission de l’enseignement et de l’orientation islamique